Lieu



Shanghaï Park Hotel - László Hudec


Lázló Hudec est un architecte Hongrois, d'origine Slovaque, né en 1893. Il étudie l'architecture à l'Université Royale de Budapest de 1911 à 1914, année d'obtention de son diplôme. Il est élu en 1916 à l'Institut Royal des Architectes Hongrois.


Lors du premier conflit mondial, Hudec est enrôlé dans l'armée Austro-Hongroise en tant que Lieutenant. Capturé par les Russes au cours d'une mission de reconnaissance en mai 1916, il est envoyé dans un camp en Sibérie, près de la frontière chinoise. Deux ans plus tard, en mai 1918, Hudec s'évade d'un train de prisonniers en compagnie de trois autres détenus. Il travaille alors plusieurs mois sous un faux passeport russe pour la compagnie des chemins de fer Trans-Sibérien, puis gagne la Chine et Shanghaï.


À Shanghaï, Hudec intègre en tant que dessinateur un cabinet d'architecture américain, R.A. Curry. En l'espace de sept ans, il devient l'un des architectes les plus influent de la ville et développe de nombreux projets. Jusqu'en 1941 pas moins de trente sept bâtiments, dont le Park Hotel, auront vu le jour sous l'impulsion d'Hudec, reconnu pour son style innovant et élégant.


Hudec quitte la Chine et s'installe aux États-Unis en 1946, à Berkeley en Californie. Il y meurt tragiquement en 1958. Lors d'un tremblement de terre, alors qu'il fixait un tableau au mur de sa maison nouvellement construite, László Hudec tombe de l'échelle sur laquelle il se trouvait et ne survit pas à la crise cardiaque causée par le choc.


Conçu en mars 1931 et achevé en décembre 1934, ce bâtiment prend comme source d'inspiration les premiers gratte-ciels de New-York et de Chicago. Le Park Hotel est un modèle d'Art Déco moderne.
Pour en savoir plus sur László Hudec, et parce que je ne saurais vous faire une description réellement pertinente et technique de ce bâtiment, voici quelques axes de recherches :

www.hudec.cn/index.php?id=1 : Site commun au Consulat Général Hongrois à Shanghaï, au Bureau d'Administration d'Urbanisme de Shanghaï, au Ministère de la Culture et de l'Éducation Hongrois et à l'Université de Tongji, à l'occasion de "l'Année Hudec" en 2008 (en anglais).
www.hudecproject.com/en/concept : Site consacré au travail de l'architecte, dans le cadre d'une mission d'étude et de recherche dirigée par des membres de sa famille (en anglais).




Sydney Opera House - Jørn Utzon
Par Tristan Brisard, architecte.


Aux origines du théâtre de l'Opéra de Sydney...

"Le caractère profond de l'architecture est comparable à l'origine de la Nature, et le principe naturel de l'incontournable croissance se doit d'être un concept fondamental de l'architecture." Jørn Utzon.


La genèse...

En miroir des premières traces de la Vie sur notre planète, cet édifice naît de l'élément liquide : une irruption aquatique qui prend la forme d'un objet dessiné par la Nature elle-même, à son image.
La multitude y voit un crustacé géant, un coquillage, des voiles gonflées par le vent...Ces métaphores formelles qui empruntent au milieu naturel leur vocabulaire vont à l'encontre même de l'ambition de l'œuvre : Être une allégorie de la Nature elle-même, un élément unique qui n'existe pas par la ressemblance mais bel et bien en soi.

Le théâtre de l'Opéra de Sydney est une incarnation...

Cette prétention n'est pas un éloge au religieux comme les grandes cathédrales, mais leur emprunte l'hymne à l'Origine où la Nature prend un caractère divin...L'édifice est un "pont" reliant les verticalités de la ville et l'océan, un passage, un lien entre l'Homme et l'Univers.


Une architecture sacrée...

Ainsi, les formes de cette architecture et les espaces générés offrent de nombreux lieux propices à la méditation et à la contemplation : "des lieux aux qualités mystérieuses, envoûtantes, étranges, des lieux signifiants chargés de sacralité."

Les lieux religieux ne sont pas les seuls à procurer ce sentiment d'élévation spirituelle, il n'ont pas l'exclusivité du divin. Les lieux spirituels échappent aujourd'hui aux grandes religions pour conquérir les espaces profanes.


(AA Jan.-Fév. 2005 / 356 : "L'architecture devient une affaire, somme toute, assez profane. Oser parler du sacré au cœur de notre formidable melting-pot de styles et de tendances peut paraître déplacé ou intempestif. Mais le sacré n'a pas disparu. Les signes du temps montrent qu'une sécularisation excessive conduit au désenchantement, bref, que le perfectionnement des systèmes rationnels ne réussit pas à étouffer les besoins spirituels. Le sacré resurgit en marge des grandes religions, loin des cultes organisés. Il fait fi de la banalisation fatale, de la fadeur généralisée. Les grandes œuvres architecturales ne sont-elles pas toujours détachées sur fond de constructions anodines ? La manipulation savante des volumes et de la lumière conquise sur les chantiers des lieux de culte a servi tout autant au culte de l'architecture même.")



Le théâtre de l'Opéra de Sydney, par son architecture, est un des plus hauts lieux de pèlerinage touristique mondial. La messe y est parfois dite...

Pour une description architecturale pure :
www.urbaneus.com/fr/architecture/182087/l-opera-de-sydney-la-fierte-de-l-oceanie.html
et
whc.unesco.org/fr/list/166
Site officiel : www.sydneyoperahouse.com

Un grand merci à Tristan pour cette contribution, sa pierre à l'édifice.